Les armures dans le monnayage de Probus (276-282 de notre ère)

Par Christophe OLIVA

 

Le monnayage de Probus est riche en représentation de l’empereur en habit militaire. Ceci nous rappelle qu’il était un grand général de l’histoire romaine. Après avoir massacré les assassins d’Aurélien, C’est à l’efficacité de son armée que l’empire doit son expansion.

Après l’étude des différents types de boucliers, nous cherchons maintenant à établir une corrélation entre le type d’armure représenté sur les monnaies et les différents ateliers de frappe monétaire.

 

Petit rappel sur les tenues militaires romaines :

L’habit se composait de plusieurs éléments qui protégeaient le militaire romain lors de ses assauts.

Le casque  ou Galeum : En fer ou en bronze, souvent surmonté d’un cimier (plumet) pour les gradés, il se compose d’un renfort frontal pour protéger les yeux, d’un couvre-nuque à l’arrière et d’une mentonnière avec protection des joues.

Les armes  :

Le glaive ou gladius dans son fourreau en bandoulière.

Le javelot ou Pilum  : chaque légionnaire en recevait un. Mesurant 2 m, surmonté d’une pointe acérée, il pouvait transpercer le bouclier ou la chair d’un ennemi.

Le poignard : Le légionnaire portait toujours son poignard du coté gauche.

Le bouclier ou scrutum  : Rectangulaire ou arrondi, il pesait environ 7,5 Kg. Il était en bois recouvert de cuir avec un renfort en métal au centre. Il sert à la défense comme à l’attaque lors des charges.

Le ceinturon  : en cuir, était souvent décoré de plaques en cuivre. Devant, s’accrochait un ornement de ceinturon constitué de lanières de cuirs décorés de métal, qui pouvait tomber à mi-cuisse. Cet ornement faisait un bruit impressionnant lors de l’assaut de l’armée.

Les épaulières  : En métal ; elles recouvrent le haut des épaules et des bras et la partie haute du thorax. Les deux épaulières sont reliées par une attache centrale qui forme le plastron pectoral.

La cuirasse segmentée  : faite de lames de métal, elle se ferme généralement en avant par des liens sur la poitrine. Une cuirasse en écailles métalliques cousus sur une tunique en cuir ou en tissus pouvait remplacer la cuirasse segmentée.

La cote de maille  : formée de milliers d’anneaux métallique entrelacés, elle protégeait contre les attaque des armes de poing et les flèches. Ses quatre derniers éléments sont posés sur une tunique courte en laine.

 

Les détails les plus représentatifs sur les monnaies de Probus sont ceux de la partie thoracique qui ornent le haut du buste.

Selon mes observations, J’ai pu différencier plusieurs types différents :

Type I :

Orné de rangs de globules horizontaux (Ia) et avec une bande de cuir cloutée à la partie supérieure (Ib).

Type II :

Plastron séparé par le milieu avec globule central (IIa), avec une tête de gorgone (IIb).

Type III :

Plastron avec 2 hémisphère séparées par le milieu jusqu’en haut (IIIa) ou finissant sur un globule (IIIb).

Type IV :

Plastron lisse, avec bandoulière de glaive (Iva), avec tête de gorgone (IVb) ou 5 globules au centre (IVc).

 

/a

/b

/c

Type I

-

Type II

-

Type III

-

Type IV

 

Il existe des types prédominants selon les ateliers de frappe :

 

Atelier de Lyon :

C’est l’atelier qui a le plus riche monnayage de buste militaire et cuirassé.

Le type IVa est le plus fréquemment rencontré, avec quelques variantes (tête de Gorgone sur le thorax IVb , orné de 5 globules IVc ou avec une bandoulière de glaive cloutée).

On rencontre aussi le type Ia plus rarement avec des rangées de globules qui peuvent être des lignes horizontales.

Type IVa (Collection Christophe OLIVA)

 

Atelier de Rome :

Le type II est le plus fréquent.

On note des variantes ou les 2 surfaces en demi-cercles qui forment la cuirasse du thorax se rejoignent au centre et finissent sur un globule central (IIa) ou sur une tête de gorgone (IIb).

Type IIb (Numismatik Lanz Munchen ; auction 138)

 

Le type Ia est aussi présent.

 

Atelier de Ticinum :

Atelier important ou l’on rencontre le plus de types différents, mais le type IIIb reste le plus fréquent.

 

Type IIIb (Münzen & Medaillen Deutschland GmbH - Auction 16 : n ° 1049– RIC 437)

 

On rencontre aussi le type Ib sur les bustes à droite. Notons une variante avec un globule central plus gros.

Type Ib (Collection Christophe OLIVA – RIC  525)

 

Le type IVa est représenté avec une bandoulière cloutée.

 

Atelier de Siscia :

Le type Ib prédomine. Cuirasse avec globules.

Type Ib (H.D Rauch Auction 81)

 

Le type IIa, IIb et IIIb se rencontrent plus rarement.

Notons aussi la présence du type IVb avec gorgone et 2 bustes (Probus et Sol radié à droite).

 

 

Atelier de Serdica et Cyzique :

Ce monnayage n’est pas très abondant.

Il existe 2 types dominants : type IIIa et IVa

Type IIIa (Collection Christophe OLIVA – RIC  904 var.)

 

Atelier d’Antioche et de Tripolis :

Le monnayage étant anecdotique par rapport aux autres ateliers, je n’ai pas trouvé de buste en habit militaire existant.

 

Tableau récapitulatif des type d’armures des différents ateliers sur le monnayage de Probus :

 

Type + présent

Autre type

Autre type

Autre type

LYON

IVa

Ia

_

_

ROME

IIb

Ia

IVa

IIb

TICINUM

IIIb

Ia

IVc

II

SISCIA

Ib

IVa

IIb

IIIb

SERDICA

IIIa

IVa

_

_

CYZIQUE

IIIa

IVa

_

_

ANTIOCHE

_

_

_

_

TRIPOLIS

_

_

_

_

 

Il existe donc une corrélation entre les différents types d’armures et les ateliers de frappes. Les graveurs des différents ateliers avaient une façon différente de représenter la cuirasse de l’empereur.

 

Christophe OLIVA, Mars 2008

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