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L'ambition d'Agrippine ne se bornait pas à sa seule opersonne : elle voulait que son fils, le jeune Domitius Ahenobarbus, profitât de sa situation d'épouse d'empereur. Elle avait dans l'idée de faire de son fils le successeur de Claude. Mais un l'existence de Britannicus, le fils de Claude, faisait obstacle à ses visées. Agrippine fit alors tout ce qu'elle pouvait pour que son fils prît l'avantage sur le fils de Claude. Domitius avait l'avantage de l'âge, il fallait en trouver d'autres.

Après s'être débarrassée du fiancé de la fille de Claude, Agrippine s'arrangea pour que le consul désigné proposât "une motion par laquelle Claude serait prié de fiancer Octavie à Domitius. Leur âge ne s'y opposait pas, et c'était un chemin ouvert à de plus grands desseins (...). Octavie est fiancée, et Domitius, joignant à sa parenté le titre d'époux et de gendre, devient l'égal de Britannicus, grâce aux intrigues de sa mère (...)" (TAC. Ann. 12, 11).

Ce n'était pas encore suffisant : l'année suivante, en 50, Agrippine fit adopter son fils par l'empereur : "Claude le préfère à son propre fils" (TAC. Ann. 12, 26). "Une loi fut rendue pour pour faire passer [Domitius] dans la famille Claudia et l'appeler Néron" (TAC Ann. 12, 27).

L'année d'après, en 51, "on donna prématurément la robe virile à Néron (...) et César accorda facilement aux adulations du Sénat que Néron prît possession du consulat à vingt ans, que jusque là il eût le titre de consul désigné et l'imperium proconsulaire hors de Rome, afin qu'il fût appelé prince de la jeunesse" (TAC. Ann. 12, 41). Désormais, Néron apparaît comme l'héritier direct de Claude, il a complètement supplanté Britannicus. Dans des jeux au cirque, "Britannicus parut avec la prétexte, et Néron avec la robe triomphale. Ainsi le peuple pouvait les contempler tous deux, revêtus, l'un des attributs du commandement, l'autre des habits de l'enfance, et pressentir à cette vue leurs destinées" (TAC. Ann. 12, 41).

Ce revers fait référence à l'obtention du titre de prince de la jeunesse : nous pensons donc qu'il peut être daté précisement de l'année 51. Le titre de prince de la jeunesse rendait son possesseur "maître" de l'ordre équestre. Il semble que cet ordre ait offert au princeps juventutis un bouclier et une lance, ce que représente ce revers. On peut le comparer au célèbre denier de Caius et Lucius, émis par Auguste, qui montre ses héritiers tenant chacun un bouclier et une lance, et portant le même titre. La titulature ("equester ordo" au nominatif) suggère que l'ordre équestre a fait présent de ce bouclier et de cette lance au prince de la jeunesse ("principi juventutis" au datif complément d'attribution).